Tom Jones à Tivoli : une légende sous les feux d’artifice

Tom Jones à Tivoli : une légende sous les feux d’artifice

Si vous avez déjà eu l’occasion de vous balader dans les jardins de Tivoli, ce parc d’attractions situé en plein cœur de Copenhague, alors vous savez à quel point ce lieu est rempli de magie.

Durant tout l’été, pour profiter des longues journées scandinaves, le parc organise une série de concerts pour tous les goûts et tous les âges : rock, classique, jazz, dance, jeunes talents, et une programmation baptisée « LørdagsHits » (Tubes du samedi). La scène, nichée au cœur du parc à ciel ouvert, offre un cadre enchanteur.

Après avoir passé la journée à profiter des attractions, à se restaurer et se rafraîchir aux nombreux stands, à déguster les nombreuses déclinaisons de confiseries à la réglisse, et à déambuler pour savourer toute cette féerie, la traditionnelle journée du samedi s’achève par un feu d’artifice bien connu des Copenhaguois. Mais en ce samedi 19 juillet, une autre légende s’apprête à illuminer la soirée.

Sir Tom Jones, du haut de ses 85 ans, vient pour la troisième fois se produire à Tivoli.

En plus des familles, touristes et habitués locaux, le concert, accessible avec l’entrée du parc, attire un autre type de public : groupes d’amis, couples, fans de la première heure, qui n’ont pas tout à fait les mêmes traits que les festivaliers habituels. Devant la scène, le public, majoritairement grisonnant, n’a rien à envier à celui des concerts plus jeunes. Passage obligé aux nombreux stands de bière qui entourent la scène, dîner burger-frites au Gasoline Grill, institution de Copenhague dont le restaurant situé dans le parc offre une vue imprenable sur la scène.

C’est au détour d’un moment aux allures de hygge que nous rencontrons les premiers fans : Connie, Katarina et Paul, tous ravis d’assister à ce concert.

« J’ai vécu aux États-Unis quand j’étais petite, et il y avait une émission télé avec lui. Ça me rappelle des souvenirs de le voir en concert », nous confie Connie. « Moi, j’attends qu’il chante Delilah », ajoute Katarina. Paul, lui, nous explique qu’il a manqué les deux concerts précédents de Tom Jones à Tivoli, et que ce soir, il est bien décidé à le voir aux premières loges.

“It’s great to be back.”

21 h pétantes, ponctualité danoise oblige, le concert démarre. Tom Jones, grisonnant lui aussi, chemise bleue et sourire aux lèvres, salue le public de ses yeux rieurs, les mêmes qui faisaient flancher des foules de jeunes filles à qui il arrivait de lancer leurs sous-vêtements.

Et ce soir encore, plus de soixante ans plus tard, l’hystérie est toujours au rendez-vous. Il faut dire que la setlist alterne tubes incontournables, nouveaux titres et reprises élégantes, interprétés avec tout le charme d’un grand crooner.

« It’s Not Unusual », « What’s New Pussycat », « Sex Bomb », « You Can Leave Your Hat On »… Tous revisités et magnifiquement portés par les cinq musiciens qui l’accompagnent.

“Is my voice still working? Yes ? So as long as it’s here, I’m here.”

Si ces morceaux font chanter le public venu faire la fête, d’autres titres plus intimes comme « This Is the Sea », « Green, Green Grass of Home » ou encore « One Hell of a Life » parlent avec émotion de la fragilité de la vie et du temps qui passe. Touchant, émouvant, Tom Jones nous rappelle qu’il a bien eu « one hell of a life », une sacrée vie, tout comme son public, qu’il n’oublie pas de saluer sous les applaudissements.

L’obscurité s’est installée dans le parc, et les illuminations de l’hôtel Nimb renforcent toute la magie du moment.

Clap de fin pour cette légende, qui aura marqué cette soirée d’été à Tivoli, mais aussi l’histoire du parc. Et comme on ne laisse pas repartir une légende sans un hommage digne de ce nom, le traditionnel feu d’artifice de Tivoli, visible et audible dans tout Copenhague, résonne quelques minutes plus tard comme un remerciement à cette figure qui n’a rien perdu de sa superbe.

Quand on voit la performance que Tom Jones a su offrir à 85 ans, on se dit que nos idoles, et nos concerts, ont encore de longues années devant eux. Et qu’on n’est pas près d’arrêter de faire la fête.

Tom Jones – 19 juillet 2015, LørdagsHits, Tivoli Gardens

Anne-Charlotte Villate
Photos : A-C.V / Daniel Latif /DR